Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères, la décision de convertir l’ex-basilique Sainte-Sophie en mosquée est une « affaire intérieure » de la Turquie. Vladimir Poutine et son homologue turc se sont entretenus par téléphone à ce sujet.
La diplomatie russe a jugé ce 13 juillet que la conversion en mosquée de l’ex-basilique Sainte-Sophie à Istanbul était une « affaire intérieure » de la Turquie alors que les deux présidents se sont entretenus le même jour par téléphone.
« Nous considérons qu’il s’agit d’une affaire intérieure de la Turquie et ni nous, ni d’autres ne doivent s’ingérer », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, cité par l’agence RIA Novosti. « Toutefois, nous ne pouvons pas ne pas attirer l’attention sur l’importance de ce site du point de vue de la culture et de la civilisation mondiales », a-t-il ajouté.
Cette déclaration intervient alors que l’Église orthodoxe russe avait, elle, regretté le 10 juillet que « l’inquiétude » de « millions de Chrétiens » n’ait pas été entendue par la Turquie, après la décision du plus haut tribunal administratif turc de révoquer le statut de musée à Sainte-Sophie.
D’après un communiqué de presse mis en ligne par le Kremlin le 13 juillet en début d’après-midi, Vladimir Poutine et son homologue turc se sont entretenus par téléphone au sujet de Sainte-Sophie. « Vladimir Poutine a attiré l’attention de Recep Tayyip Erdogan sur le grand tollé suscité en Russie par la décision de changer le statut de la basilique Sainte-Sophie à Istanbul. Le président turc a donné des éclaircissements à cet égard, en soulignant que l’accès à ce monument unique de la civilisation mondiale sera garanti à tous les visiteurs, y compris les citoyens étrangers, et que les sanctuaires chrétiens seront protégés », est-il expliqué dans le document.
Le président Recep Tayyip Erdogan a ensuite annoncé que l’ex-basilique serait ouverte aux prières des musulmans en tant que mosquée le vendredi 24 juillet. Cette décision a provoqué une avalanche de critiques internationales, de Washington à Paris en passant par l’Unesco et la Grèce, pays orthodoxe. Le pape François s’était lui dit « affligé » par la décision du président turc.
Œuvre architecturale majeure construite au VIe siècle par les Byzantins qui y couronnaient leurs empereurs, Sainte-Sophie est un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco et l’une des principales attractions touristiques d’Istanbul avec quelque 3,8 millions de visiteurs en 2019.
source : https://francais.rt.com