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Trump le stratège ou Trump le faible? 09 avril 2017


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Ce qui s’est passé ce matin en Syrie n’a aucun rapport ni avec la présentation qui vous en est faite ni avec les conclusions qui en sont tirées. » Si la totalité des commentateurs conclut à un virage à 180e de l’administration Trump sur la question syrienne et qu’il s’est rangé du côté de son opposition étasunienne, rien n’est si certain. Son raisonnement repose d’abord sur le fait que son intervention en territoire syrien n’a rencontré aucune résistance des forces russes et syriennes. « Aucun missile anti-missile n’a été tiré, ni par l’armée russe ni par l’armée syrienne » Il laisse même sous-entendre une certaine complicité entre les États-Unis et la Russie qui aurait été informée préalablement. « Lorsque les missiles de croisière étatsuniens ont atteint leur cible, ils ont trouvé une base militaire quasi vide, qui venait juste d’être évacuée. Ils auraient donc détruit le tarmac, des radars et des avions depuis longtemps hors d’usage, des hangars et des habitations. » Les motifs de cette mise en scène sont d’amener ses opposants à le suivre sur ses politiques de changement. En bombardant cette base militaire, plus ou moins importante, il donne le signal qu’il est capable de passer à l’attaque. « En attaquant, le président Trump a satisfait son opposition qui ne pourra donc pas s’opposer à la suite des opérations. Hier, Hillary Clinton appelait à bombarder la Syrie en riposte à l’usage supposé d’armes chimiques. » Dans cette mise en scène le gouvernement syrien serait partie prenante. « Damas, en sacrifiant cette base et la vie de quelques hommes lui a donné l’autorité pour conduire une vaste action contre tous ceux qui emploient des armes chimiques. Or, à ce jour, les seuls utilisateurs de ces armes identifiés par les Nations unies sont : les djihadistes. » Pour Thierry Meyssan, il s’agit d’une manœuvre de Donald Trump et du pari de Vladimir Poutine et de Bachar el-Assad visant à entraîner son opposition étasunienne dans une lutte à finir contre les djihadistes. « Nous verrons dans les prochains jours comment Washington et ses alliés réagiront à l’avancée des djihadistes. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous saurons si la manœuvre de Donald Trump et le pari de Vladimir Poutine et de Bachar el-Assad fonctionneront. » Paul Craig Robert trump-en-pièces-détachéesAvec cet analyste de Paul Craig Robert, nous entrons dans une approche tout à fait différente de celle de Thierry Meyssan. Ce n’est plus un Trump qui agit de manière à gagner l’opposition à ses politiques en Syrie, mais plutôt un Trump qui cède devant cette opposition et se met à son service. « L’establishment de Washington a repris le contrôle. D’abord Flynn et maintenant Bannon. Tout ce qui reste maintenant dans l’administration Trump sont les sionistes et les généraux fous qui veulent la guerre avec la Russie, la Chine, l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord. » Pour l’auteur, il est évident que l’attaque chimique dont prend prétexte Washington est un montage de son propre cru. « Selon les rapports du Département d’État, Tillerson a prévenu Poutine que les dispositions sont prises pour éliminer le président syrien Assad et Trump a donné son accord. » Selon son analyse, la Russie a trop longtemps hésité à faire table rase en Syrie des terroristes soutenus par Washington. En ignorant toutes ces évidences, la Russie a trop longtemps hésité à débarrasser totalement la Syrie de l’ISIS soutenue par Washington. La Russie a tergiversé parce qu’elle considérait de manière totalement irréaliste qu’elle pouvait aboutir à une coopération avec les É.-U. pour se débarrasser des terroristes qui sévissent sur le sol syrien. C’était une idée ridicule puisque justement ces terroristes sont une arme manipulée par Washington ! « À force d’hésiter et de croire en une improbable coopération avec les É.-U. la Russie s’est mise elle-même ainsi que la Syrie dans une position inconfortable. » Selon cette analyse, Russie et Syrie ont été bernées par des « partenaires » dont les objectifs sont toujours demeurés les mêmes : chasser Al Assad du pouvoir et soutenir les terroristes pour mener à bien leurs luttes au Moyen-Orient. « Si Washington peut réduire à zéro la présence russe en Syrie en réduisant tous ces espoirs de coopération contre le terrorisme, les É.-U. auront alors les mains libres pour réorienter ISIS contre l’Iran et à une grande échelle. Et quand l’Iran aura été maîtrisé alors ces mêmes terroristes apatrides seront utilisés pour déstabiliser les marches russes puis les provinces chinoises musulmanes. Il suffit de se souvenir du soutien américain aux terroristes tchétchènes. Il y a beaucoup plus à venir, c’est l’agenda hégémonique des néoconservateurs américains. » Que reste-t-il à Poutine à faire si ce n’est de se convaincre qu’aucune négociation n’est vraiment possible avec l’État profond étasunien? Ces négociations ne sont réussies qu’avec la soumission de l’adversaire. « Poutine a clairement déclaré qu’il était impossible de croire les Américains. C’est une déduction correcte des faits, alors pourquoi les Russes persistent-ils à espérer une coopération avec les É.-U. ? Une sorte de dilemme insoluble. Toute coopération avec Washington n’a qu’une seule définition : se rendre … Poutine n’a pas pu totalement nettoyer son pays de tous les espions américains qui s’y trouvent. Va-t-il se rendre aux volontés de l’Establishment de Washington comme Trump vient de le faire ? Il est tout à fait étonnant que les médias russes ne comprennent pas du tout devant quel péril se trouve confronté leur pays. » CONCLUSION Deux analyses bien différentes soutenues par deux personnes qui ont leurs propres sources d’information. Les évènements prochains devant porter sur la lutte contre les djihadistes devraient nous donner l’heure juste sur cet homme. Comme le signale Thierry Meyssan, là on verra le véritable visage qui se cache derrière ce Président, pour le moment, plutôt imprévisible. Oscar Fortin source: http://humanisme.blogspot.com